Dans une lettre datée du 3 août 1941, Archie écrit à Grace :
« Je n’appréhende pas ce qu’il adviendra de ma personne, car la vie nous apporte l’avenir qui nous est réservé. Je m’inquiète seulement de ceux que nous avons laissés derrière. Tu as tiré le mauvais numéro, mais il nous faut croire en l’avenir et bien profiter de la vie au jour le jour. »
Après avoir appris la perte de son mari, Grace écrit à des amis et à des proches au sujet de ses épreuves témoignant qu’elle avait eu le mauvais numéro. Elle se retrouvait seule avec deux enfants et une ferme dont elle ne pouvait s’occuper. Le 5 juillet 1944, elle écrit à son frère Mack :
« Il était un si bon mari, bon père, et nous avions tant de plans pour l’avenir. J’ai espéré jusqu’à la toute fin qu’il ne partirait pas sur le champ de bataille... Je ne sais plus quoi faire maintenant. Je n’arrive plus à penser. Je faisais tout pour garder les choses en place en vue du retour d’Archie, et tout cela semble bien vain désormais. »
Elle a porté sa croix d’argent avec fierté, et a fini par déménager avec sa famille à Edmonton. Dans les années 1960, elle a enfin eu la possibilité de visiter la tombe de son cher Archie pour lui faire ses adieux.
Aujourd’hui, Margie, la fille d’Archie, qui n’avait que 5 ans lors du départ de celui-ci, s’ennuie toujours et se demande comment se serait déroulée sa vie si elle avait davantage connu son père. « C’était un homme bon, et j’espère pouvoir atteindre au moins la moitié de sa bonté. »