À la fin août, avec l’essoufflement de l’offensive de la Somme, coûteuse en vies humaines, le Corps canadien est transféré d’Ypres vers le front de la Somme et prend position en face du village détruit de Courcelette. Le 15 septembre, les Canadiens prennent d’assaut Courcelette le long d’une ligne de front de deux kilomètres, profitant du système de barrage d’artillerie « roulant » récemment conçu, grâce auquel les troupes avancent au plus près des points de chute d’obus tirés au-dessus de leur tête à intervalles réguliers. Les Canadiens parviennent ainsi à s’approcher à portée de l’ennemi avant que ce dernier émerge des tranchées pour pourvoir en hommes leurs mitrailleuses défensives. La libération de Courcelette a probablement constitué alors le point culminant de la campagne de la Somme. Cette bataille a aussi vu le premier usage de chars d’assaut (seulement 13 véhicules) sur le front de l’Ouest.
La 4e division canadienne est fraîchement arrivée à la Somme en octobre et a connu son baptême du feu au moment où le Corps canadien, épuisé, a été évacué du secteur Arras-Lens, plus au nord. En novembre, la 4e division a conquis la tranchée Regina, se frayant un chemin dans un océan de boue calcaire et surmontant une résistance ennemie farouche. La campagne de la Somme s’est achevée au bout de cinq mois, causant plus de 624 000 victimes britanniques, françaises et des dominions. Parmi ces victimes figuraient quelque 24 000 Canadiens. Pour leur part, les Allemands ont reconnu des pertes totales de 466 000 hommes. La campagne n’a rien changé à la situation stratégique sur le front de l’Ouest, ne libérant qu’une bande de terre de 35 kilomètres de long sur 13 kilomètres de profondeur le long de la ligne de front.