La campagne de Normandie a donné le coup d’envoi à la libération de l’Europe de l’Ouest par les Alliés. Avant la fin du mois de juillet, plus de 1,5 million de soldats et 300 000 véhicules alliés s’étaient déversés sur les plages de Normandie. La 3e division et la 2e brigade blindée canadienne ont été rejointes par la 2e division d’infanterie canadienne et la 4e division blindée canadienne, organisées sous le nom de 2e corps canadien. Des dizaines de milliers de Canadiens ont été plongés dans le feu de l'action en Normandie. C’est au cours de ce mois qu’ont débuté les opérations du quartier général de la Première Armée canadienne. Cette puissante formation intégrait des forces britanniques et polonaises en sus des canadiennes.
Le mois suivant les débarquements du jour J, la situation en Normandie a viré à l’impasse, les Allemands ayant magistralement contenu la zone d’invasion tandis que les Alliés se regroupaient sur une tête de pont étroite, mais grandissante. Les Américains se tenaient à l’ouest, luttant au niveau de la péninsule du Cotentin. Les Britanniques et les Canadiens, quant à eux, se massaient devant Caen. Les Allemands occupaient d’excellentes positions défensives disséminées dans la campagne environnante. Les combats avaient été féroces et ils se sont progressivement transformés en guerre d’usure durant laquelle les positions canadiennes essuyèrent des bombardements d'artillerie et de mortiers constants. Les tributs de juin et juillet ont été terribles : des centaines de soldats d’infanterie canadiens souffrant d’« épuisement au combat » ont été retirés du front, puis renvoyés au combat après une période de rétablissement. Au cours de la première semaine de combats en Normandie, la 3e division d’infanterie canadienne avait subi près de 3 000 pertes humaines.
Les 9 et 10 juillet, les troupes canadiennes et britanniques ont finalement pu libérer la ville de Caen, un carrefour de ravitaillement important, lourdement ravagé par les bombardiers alliés. Les Canadiens ont ensuite mené une série d’offensives difficiles et coûteuses en vies humaines sur la ville de Falaise, à quelque 40 kilomètres au sud-est. À ce moment, la plupart des forces blindées allemandes étaient déployées sur les fronts britanniques et canadiens, ce qui a rendu l’avancée d’une lenteur insupportable. Les Allemands ont repoussé les premiers assauts contre la crête de Verrières, un relief important au sud de Caen. Le 25 juillet, les forces américaines ont jailli de leur tête de pont et déferlé vers le sud et l’ouest. Ce même jour, l’opération SPRING, une tentative des Canadiens de conquérir la crête de Verrières, a tourné au désastre Le Black Watch (Royal Highland Regiment) de Montréal a été décimé, subissant 307 pertes.