En temps de guerre, les femmes ont assumé un rôle essentiel comme travailleuses agricoles et parfois, gestionnaires agricoles, ce qui a aidé à convaincre les gens des provinces de l’Ouest de la valeur des femmes en tant que citoyennes. La décision ne s’est pas prise sans critiques, mais le Manitoba est devenu la première province à autoriser les femmes à voter dans les élections provinciales ou à occuper des charges publiques par l’adoption du projet de loi sur le droit de vote (Suffrage Bill) le 28 janvier 1916. La Saskatchewan et l’Alberta ont emboîté le pas dans les mois suivants, tandis que l’Ontario et la Colombie-Britannique accordaient aux femmes le droit de vote au début de 1917. La Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont fait de même en 1918. L’Île-du-Prince-Édouard (1922) et le Québec (1940) ont attendu, tandis que Terre-Neuve, qui était alors un dominion séparé, a accordé aux femmes le droit de vote en 1925.
Les femmes ont obtenu un droit de vote partiel au fédéral en 1917. Le gouvernement de sir Robert Borden adoptait cette année-là la Loi des électeurs militaires, autorisant les infirmières à voter aux élections en décembre, tandis que la Loi des élections en temps de guerre autorisait les mères, les veuves, les épouses, les sœurs, et les filles des militaires à voter. Aux Communes, le premier ministre Borden affirmait qu’il devait présenter ces projets de loi parce qu’il voulait reconnaître la contribution des femmes à l’effort de guerre. Toutefois, le gouvernement a calculé que les femmes en service actif ou qui avaient déjà outre-mer des membres de leur famille seraient plus disposées à voter en faveur du service militaire obligatoire, à savoir la conscription, ce que souhaitait Borden et ce qui était l’enjeu principal des élections. Néanmoins, cela constituait un précédent à l’échelon fédéral.