LIBÉRATION
La victoire alliée en 1945 a été remportée au prix de plusieurs assauts coûteux sur l'Allemagne. Tandis que, à l’ouest, les forces américaines, britanniques, canadiennes et françaises achevaient la libération des pays occupés et pénétraient profondément
en Allemagne, les Soviétiques, venus de l’est, écrasaient les ultimes défenses allemandes et assiégeaient Berlin dans la foulée d'une attaque féroce qui s'est soldée par des centaines de milliers de victimes. Depuis les airs, les bombardiers américains,
britanniques et canadiens ont poursuivi leur pilonnage des villes allemandes jusqu’à l’épuisement de leur liste de cibles.
Deux corps complétaient alors la Première armée canadienne, combattant côte à côte pour la première fois depuis le début de la guerre. La mission principale des Canadiens était la libération des Pays-Bas, où la population souffrait cruellement de
la famine. Ces dernières semaines de combats avaient donné lieu à de nombreux combats âpres. Des milliers de civils néerlandais de grandes villes comme Rotterdam, Amsterdam et Utrecht ont été sauvés par les aliments et le carburant parachutés par les
avions alliés ou apportés par camion à travers les lignes allemandes au cours d’une trêve mise en place sur ce front, à l’ouest des Pays-Bas, le 28 avril. Les Néerlandais, reconnaissants, ont accueilli leurs libérateurs canadiens avec un enthousiasme
débordant, forgeant des liens d’amitié et partageant des souvenirs de guerre restés intacts aujourd’hui.
Les Canadiens ont également fait face à la pire atrocité de la guerre : l’Holocauste, l’extermination systématique des Juifs et d’autres personnes par l’Allemagne nazie, à l’origine de millions de morts. Le 12 avril 1945, la 2e division d’infanterie
canadienne a libéré quasiment un millier de Juifs néerlandais du Kamp Westerbork (camp de regroupement et de transit de Westerbork), abandonné par les Allemands. Trois jours plus tard, les troupes britanniques libéraient Bergen-Belsen, un camp tristement
célèbre où plus de 60 000 prisonniers décharnés étaient retenus. Quelques soldats canadiens sont restés et ont offert par la suite une aide vitale aux survivants des camps.