ARRIVÉE AU CANADA
Masumi Mitsui est né à Tokyo le 7 octobre 1887. Son père, un officier de la marine, l’a encouragé à se joindre à l’armée japonaise. Toutefois, le jeune homme a échoué à l’examen d’entrée et a par la suite décidé d’immigrer au Canada. En 1908, il est parti
de Fukuoka-Ken, au Japon, pour aboutir à Vancouver. Arrivé là, il a appris à parler couramment l’anglais, ce qui lui a permis d’obtenir un emploi comme serveur à l’Union Club de Victoria.
BRAVOURE AU COURS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté en 1914, le sergent Mitsui voulait s’enrôler dans l’armée canadienne pour témoigner de son patriotisme envers le Canada. Après avoir été rejeté du service militaire à Vancouver en raison des pratiques de recrutement
discriminatoires en 1915, Masumi Mitsui a réussi à s’inscrire comme simple soldat à Calgary (Alberta) le 1er septembre 1916. Il s’est d’abord joint au 192e bataillon, mais il a été muté au 9e bataillon de réserve à son
arrivée en Angleterre, le 11 novembre 1916, et a finalement été sur le front français avec le 10e bataillon de Calgary.
C’est au cours de l’offensive d’Arras, en avril 1917, que le soldat Mitsui a connu sa première grande expérience du feu. Il est sorti indemne de la prise réussie de la crête de Vimy, mais a été légèrement blessé deux semaines plus tard au cours des opérations
qui ont eu lieu dans les environs. Il a été touché à un doigt par une balle ennemie et a passé neuf jours à l’hôpital pour se rétablir. Dans une lettre adressée chez lui, il écrivait qu’il se sentait tout à fait chanceux de ne pas avoir été plus gravement
blessé.
En août 1917, le 10e bataillon est monté à l’assaut de la crête de la côte 70 juste au nord de Vimy. La bataille a été l’une des plus âpres et des plus coûteuses de la guerre pour le Corps canadien. Le peloton de 35 hommes dans lequel servait
le soldat Mitsui a été décimé : seuls Masumi Mitsui et quatre autres ont survécu. Pour son leadership et sa bravoure à la côte 70, Masumi Mitsui a reçu la Médaille militaire. En décembre, il a été promu au grade de caporal suppléant; après avoir prouvé
qu’il était un sous-officier responsable et compétent, il allait continuer de recevoir des promotions, atteignant le grade de sergent en février 1919.
À la fin de la guerre, en novembre 1918, le caporal Mitsui a servi à Cologne, en Allemagne, dans la force d’occupation alliée. Au début de 1919, il écrivait se sentir « très déprimé » en raison des pertes subies par son unité. Plus particulièrement, le
décès de son excellent ami et camarade canadien d’origine japonaise, Kumakichi Oura, en octobre 1918, l’a profondément marqué.
Le sergent Mitsui a été libéré à Calgary le 23 avril 1919. Il a par la suite déménagé dans la région de Vancouver, où il a lancé une ferme avicole. C’est là qu’il a fait la rencontre de Sugiko, qu'il a mariée le 2 août 1919. Le couple a eu quatre enfants,
Harry, George, Lucy et Amy. Masumi Mitsui est devenu en 1931 président de la filiale no 9 de la Légion, composée entièrement de Canadiens d’origine japonaise. Il a utilisé son poste pour faire pression en faveur des droits des Canadiens d’origine
japonaise. L’année suivante, les efforts du lobby des Canadiens d’origine japonaise ont porté fruit et les anciens combattants canadiens de leur communauté ont obtenu le droit de vote.