La feuille d’érable sert à reconnaître les unités canadiennes et leurs équipements, armements, véhicules, avions ou bateaux, qui sont les mêmes que ceux des Britanniques. Mais ce discret symbole ornant les boutons des vareuses ou peint au pochoir sur
les jeeps n’est plus, après quatre années de guerre, à la mesure de l’engagement des Canadiens dans les forces alliées. Les unités canadiennes doivent se distinguer et se rassembler sous un symbole national plus fort.
En prévision du débarquement, le général H.D.G. Crerar avait distribué à ses officiers des drapeaux canadiens pour qu’ils soient déployés sur les quartiers généraux de leurs divisions et de leurs brigades. Le 29 juin 1944, le Red Ensign canadien flotte
sur le quartier général de la Première Armée canadienne près d’Amblie, en Normandie, pour la célébration, deux jours plus tard, de la fête du Dominion (anniversaire de la Confédération). Pour la première fois dans l’histoire, les forces armées canadiennes
se battent sous leurs propres couleurs.
Le Red Ensign canadien comporte, sur le côté gauche, l’Union Flag ou Union Jack, drapeau du Royaume-Uni formé de la superposition des croix de saint Georges, saint Patrick et saint André. Il est frappé de l’écu des armoiries canadiennes, créées par le
roi Georges V en 1924. Le Red Ensign sert de drapeau au Canada jusqu’en 1965. Il est alors remplacé par l’unifolié rouge et blanc.