PRÉPARATION DE L’ASSAUT
Après la défaite allemande et l’occupation de la France amorcée en 1940, les Alliés planifient la libération de l’Europe de l’Ouest au moyen d’un assaut amphibie lancé à partir du sud de l’Angleterre. Une fois rassemblés des hommes, des véhicules, des
aéronefs, des navires et des fournitures militaires de toutes sortes, une équipe composée d’officiers américains et britanniques commence donc à orchestrer, en avril 1943, l’éventuelle opération OVERLORD – la plus grande et la plus complexe invasion
par voie de mer jamais entreprise.
Les débarquements auraient lieu en Normandie, à cinq plages distinctes, connues sous leur nom de code : (de l’ouest vers l’est) UTAH, OMAHA, GOLD, JUNO, SWORD. Les deux premières plages se trouvaient dans le secteur américain et les trois autres dans
le secteur britannique. Les Canadiens avaient pour mandat l’attaque sur JUNO. Toutes deux canadiennes, la 3e division d’infanterie et la 2e brigade blindée – cette dernière utilisant des chars Sherman modifiés par l’ajout d’hélices
pour « nager » jusqu’au rivage – débarqueraient sur un front de mer de sept kilomètres comprenant les villages côtiers de Vaux, Graye-sur-Mer, Courseulles-sur-Mer, Bernières-sur-Mer et Saint-Aubin-sur-Mer. Le plan mobilisait les Canadiens pour la sécurisation
de cette zone, une avancée à l’intérieur des terres d’une quinzaine de kilomètres et l’établissement de liens avec les forces britanniques de part et d’autre. Les Canadiens se sont entraînés pendant des mois en vue de l’assaut, utilisant des engins de
débarquement spécialisés et se livrant à plusieurs exercices importants et à des répétitions générales en Écosse. Outre ces forces, environ 450 parachutistes du 1er bataillon canadien de parachutistes, servant au sein de la 6e division
aéroportée britannique, se préparaient à attaquer des cibles de communication et de transport clés derrière les lignes ennemies avant les débarquements réels.
Entre-temps, les Allemands fortifiaient la totalité des rives de l’Europe occidentale, construisant des structures défensives regroupées : le « mur de l’Atlantique ». En Normandie, les bastions allemands sur les plages consistaient en un complexe et dense
réseau de champs de mines, de fils de fer barbelé et d’obstacles submergés, conçus pour endommager ou couler les péniches de débarquement. En faisaient partie des bunkers en béton armé face à la mer qui abritaient des mitrailleuses et des canons de calibre
petit ou moyen, de même qu’une série de labyrinthes jalonnés de bunkers de communication, de nids de mitrailleuses, de positions de mortiers ainsi que d’entrepôts et de chambres personnelles reliés aux tranchées défendues par des tunnels. Les zones de
débarquement étaient aussi susceptibles de subir les tirs d’artillerie allemands à plus longue portée à partir de l’intérieur des terres. La côte normande serait une « noix difficile à casser ».